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Verticale de la tour Eiffel: «Un mélange de défi sportif et de découverte de la ville»

(Photo Anthony Chaumontel - Verticale de la Tour Eiffel) CHAUMONTEL.Anthony

L'Empire State Building a sa «Run'up», la Dame de fer propose sa «verticale», qui se tiendra le 17 mars prochain. Cette nouvelle tendance ludique et à la fois très physique séduit les passionés de course à pied. Interview de Jean-Charles Perrin, créateur de cet événement parisien.

Ici l'athlète ne cherche pas à aller le plus loin, mais le plus haut. Cette nouvelle pratique originale attire la curiosité du public à travers le globe où les buildings les plus hauts sont choisis pour être gravis le plus vite possible.

En 2014, ils étaient 100.000 participants à travers le monde. Certains sont devenus des experts, de véritables spécialistes de la discipline, d'autres, des coureurs «néophytes» qui s'y mettent pour le plaisir, l'amusement, l'expérience ou le voyage. La plus longue course verticale se situe à Radebeul, en Allemagne, dans la banlieue de Dresde avec 39.700 marches pour 8848 mètres de dénivelé, soit la hauteur de l'Everest.

Pour cette deuxième édition parisienne qui aura lieu le 17 mars prochain, 50 marathoniers tirés au sort devant huissier parmi les 450 candidatures déposées, 40 autres sélectionnés par un comité d'expert et 10 invités seront sur la ligne de départ aux pieds de la tour Eiffel. L'événement insolite au cœur de la capitale est organisé par Jean-Charles Perrin, créateur de l'Eco -Trail de Paris, et d'autres courses.

La Verticale de la tour Eiffel est l'unique course ascensionnelle au monde à ciel ouvert. Comment vous est venue l'idée d'un tel projet?
Jean-Charles Perrin.-
En 2008, j'ai été amené à travailler pour la société d'Exploitation de la tour Eiffel à un concept d'événement susceptible d'être réalisé à l'occasion des 120 ans de la tour Eiffel. Le brief était «magnifier la Tour». Après étude, il s'est avéré que l'organisation d'une course d'escalier répondrait parfaitement au cahier des charges. Pour des raisons de calendrier et de budget, l'épreuve n'a pas eu lieu en 2009 mais je n'avais pas abandonné l'idée de faire un jour la course. La décision été prise en 2014 d'organiser la verticale de la tour Eiffel.

« Les équipes de la tour Eiffel étaient réellement fières de montrer le bâtiment sous un angle nouveau. »

Quels étaient les retours après la première édition?
L'enthousiasme après la première édition était unanime: les retours étaient positifs de la part des coureurs sélectionnés (61), des medias mais aussi des équipes de la tour Eiffel, qui étaient réellement fières de montrer le bâtiment sous un angle nouveau. En proposant sa course d'escaliers la Dame de fer donnait un éclairage à la discipline en France.

Peut-on parler de phénomène de «course verticale» dans le monde?
Le phénomène n'est pas nouveau. Lorsque que j'ai fait l'étude pour la société d'Exploitation de la tour Eiffel en 2008, il existait déjà plus de 100 courses dans le monde, principalement en Amérique du Nord. Depuis, le nombre de tours a réellement augmenté (en Asie, notamment). Je ne parlerai pas de phénomène mais de tendance qui mérite toutefois de se confirmer, sachant que ces courses ont souvent le handicap de ne pouvoir accueillir que très peu de personnes par rapport à une course sur route.

50% des courses de ce type sont organisées aux États-Unis. De plus, les participants sont presque exclusivement anglo-saxons (à 96%). Pourquoi, selon-vous, cette pratique attire-t-elle particulièrement ces derniers?
Le phénomène est né chez eux, souvent sur le principe de course caritative car les Anglo-Saxons sont très réceptifs au principe de challenge qui plus est lorsqu'il est associé à une action de soutien d'associations.

« La pratique est particulièrement physique et demande donc une préparation très spécifique, loin de celle du marathon. »

Quel est l'intérêt premier pour les participants?
Au-delà des coureurs qui se sont spécialisés dans les courses d'escalier, il s'agit d'un mélange de défi sportif, fun, même s'ils se préparent sérieusement, mais aussi de découverte des villes et de leurs bâtiments.

Et quel est intérêt pour les grandes tours qui accueillent les courses?
Ce sont pour elles un moyen de promotion des bâtiments eux-mêmes, d'animation pour le public mais aussi pour les équipes sur place. Pour la tour Eiffel, il s'agissait de pouvoir organiser un événement dédié à la Tour tout en continuant à lui conférer un caractère plus moderne.

Une concurrence s'est-elle créée entre les grandes tours qui organisent ce type d'événements?
Je ne le pense pas et pour ce qui concerne la tour Eiffel, la notion de concurrence ne s'y prête pas: elle est unique!

La course à la verticale a t-elle des bienfaits supplémentaires à une course classique ou est-ce l'attrait de la nouveauté?
Les courses ascensionnelles sont une manière de pratiquer la course différemment. La pratique est particulièrement physique et demande donc une préparation très spécifique, loin de celle du marathon. Aujourd'hui, la course se décline sous des formes multiples ; on est sorti des stades pour aller sur la route puis dans la nature. Désormais, on voit de nouvelles propositions apparaître, un peu plus ludiques et les courses d'escaliers en font partie. C'est signe de bonne santé de la pratique.

Si les athlètes souhaitent participer à un marathon, pourquoi choisiraient-ils celui-ci?
En y participant, ils ont l'impression de faire partie de l'histoire du bâtiment. À cette date en effet, ils ne sont que 57 à avoir réalisé l'ascension complète du bâtiment!

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